Petite histoire naïve de celui qui va courir par une après-midi ensoleillée :

Sur le parcours habituel je réalise la quantité de détritus qui borde le chemin. En bonnes dispositions, tout juste dans l'euphorie d'un bon jogging qui démarre, et plutôt enclin à sauver le monde, je me dis : "Ok pour ramasser tous ces cartons et gobelets Mac Do, mais il me faut d'abord un bon sac plastique." Sur quoi Il me répond "Top la !". 100m plus loin, je fais un écart pour inspecter un sac, mais il est déchiré. "Ah non, il faudra faire mieux que ça." Plus loin, un autre sac dans les fourrés passe, mais j'ai la flemme de faire l'écart. 20m plus loin, un troisième se présente, et là je paie l'écart... et il est beau, propre, vide... "Ok, alors c'est parti !" Et me voilà lancé sur le parcours habituel qui prend un allure de Slalom pour attraper dans la course les divers machins. Moi qui croyais que ça m'empêcherai de courir tranquillement, ça rend en réalité l'exercice plus complet et fatiguant !

Sur le chemin du retour, sac moitié plein, je repasse dans la zone à haute pollution. Le sac se remplit vite, mais j'arrive au niveau du deuxième sac, celui que j'avais ignoré. Encore un beau, vide et net. Me voilà reparti ! Par contre, ce n'est pas parce que je fais mon numéro idéaliste-greenpeace que j'oublie le pragmatisme : pas de place pour tout, donc priorité aux gros trucs plastifiés. Malgré cela, les deux sacs sont vite pleins. Au bout d'un moment, je dis "Ok basta. Je veux un autre sac sinon j'arrête ce job en mousse !" Le sac ne vient pas, je trouve une poubelle et me débarrasse des deux ballots. Mais à peine 10m plus loin, la surprise ! Pour la première fois, je suis troublé dans mon enthousiasme naïf : un grand sac blanc, épais et tout neuf... la blague ? Rien de miraculeux ou de paranormal, juste un coup de pouce du hasard on dira... Alors le job se finit avec un gros sac de plus, et des passants qui m'auront regardé amusés ! Tant mieux si en plus j'ai pu surprendre, que ça fasse réfléchir et changer les comportements. Et on se sait jamais vraiment ce que causera ce genre de cercles vertueux que l'on lance...

Bref, ma morale à 4 sous :
> Il y a beaucoup à faire et on se sent insignifiant. Mais il faut bien commencer un jour.
> Chacun à le droit de réclamer un coup de pouce du hasard pour se lancer, et continuer. Mais prenez des engagements réalistes, et respectez-les quand le hasard remplit sa part du contrat.
> Enfin, restez pragmatiques sur les résultats, exigeants sur le degré d'inconfort que vous tolérerez, et surtout gardez l'espérance en ce hasard qui laisse rarement tomber les bonnes intentions.

Engagement, fidélité, pragmatisme, et espérance !

- ceci était un communiqué de l'ADEME région Poitou-Charentes -