(oui, j'aime les titres simples.)

Voici ce qui peut se passer quand je suis seul à l'appartement, que l'heure avance, apportant avec avec elle son cortège de tourments :

  1. "Ah déjà 2h et il fait faim..."
  2. "Mais est ce que je vais réussir à faire quelque chose de cette journée ?..."
  3. "Ouch c'est bien d'économiser la climatisation, mais je sortirais bien à la piscine me rafraîchir !"
  4. "Cet appart est sympa, mais les on y tourne en rond comme un lion en cage quand on est seul..."

Alors il faut se prendre en main ! C'est peut être pas rigolo d'aller au resto tout seul, mais on se rend compte que ça fait beaucoup de bien quand on y est ! Hop op op, je descends dans la rue, et file au resto indien habituel. Arrivé là bas, typiquement ça donne ça :


"Selamat petang tuan !"
Hi ! Makan apa ?
"Saya hendak nasi goreng, tanpa ayam ok lah ?"
Without ayam ?!
"Yalah !"
Minum ?
"Minum teh halia... besar"
Teh halia ?
"Boleh ?"
Boleh laaah !!

Traduction approximative et non homologuée (ce que je crois dire et comprendre) :
"Bonjour msieur !"
Salut ! Et ce sera ?
"Riz complet, mais sans poulet ok ?"
Sans poulet ?
"Ouep !" (pas fou, ça double le prix sinon)
Et à boire ?
"Un thé maison au gingembre (omagad :) )...grand format."
Un Teh halia ?
"Vous avez ça ?"
Un peu ouais !!

Et après, c'est un dialogue ému entre mon assiette et moi, moi qui meurt de faim et qui m'éveille à nouveau, elle qui est décidément la plus cultes des recettes locales ! Variété de couleurs, de consistances et de saveurs, le Nasi Goreng (prononcer Nassi goreng', littéralement "riz frit") est comparable à un riz cantonnais épicé, où se côtoient riz au saté et légumes divers encore croquants... Quelques rondelles de concombre et un petit citron vert coupé en deux permettent de distraire avantageusement les papilles, qui peuvent alors revenir au riz en le redécouvrant d'un autre point de départ.

Un mot aussi sur le fameux Teh Halia ("thé gingembre"), variante du traditionnel Teh Tarik ("thé tiré") : un thé sucré au lait, remué en le versant spectaculairement de verre en verre. Là encore, les fantastiques notes poivrées du gingembre, sur un fond de thé doux, donne un accompagnement ad hoc pour ce plat résolument béatifique.
Comme quoi, même tout seul, un resto peut être l'occasion d'intenses émerveillements, pour une bouchée de pain !
(un peu moins de 1€ pour le tout)

Pou conclure sur le mot "torpeur" du titre (somnolence de l'esprit, ou encore "glandouille aiguë"), c'est cette impression que rien ne se passe, que le temps s'arrête, mais continue quand même à fuir et se perdre !
Jacques Brel le disait ainsi :

"Et par manque de brise, le temps s'immobilise"

Quelles sont mes techniques pour remettre le temps en marche ? Voici quelques pistes :

  • Ouvrez la fenêtre et laissez le bruit de l'extérieur faire entrer son irrégularité et son activité.
  • Mettez la radio pour écouter quelques infos et émissions (mais on écoute einh ? on se laisse pas bercer !)
  • Se faire de véritables repas ! Pas de grignotage en pianotant à l'ordi.
  • Sortir, pour un oui ou un non : piscine, courses, ballade : allez s'aérer la tête !
  • Rencontrer des gens, bavarder, échanger.
  • Produire des choses dont on soit fier quand on les regarde après coup.