Définitions: distinguer le spirituel du profane

Une discussion avec des musulmans se heurte souvent à ce problème de définition : "Comment imaginer séparer l'Islam de l'appareil politique, puisque l'Islam englobe le politique !?". En effets, les préceptes du Qoran dépassent largement la simple interaction entre Dieu et l'Homme, et interaction des fidèles au sein d'un culte commun. Avec des instructions divines sur l'organisation social, les mariages, code pénal, politique et commerce, c'est un système complet proposé par le package islamique.

Il y a pourtant une sorte de duel d'autorité entre le Qoran et le débat démocratique, et la légitimité du premier dépend du degré de foi que l'on a en l'Islam.

Pour tracer la ligne de démarcation entre ces deux sources de décision, il me semble qu'on puisse considérer le critère : "Le raisonnement humain peut-il comprendre et développer une gestion optimale dans tel domaine ?".

  • Sur des questions telles que l'existence avant et après la vie, la raison d'être du monde, les valeurs éthiques, etc. les religions et philosophies sont des sources pertinentes de réponses.
  • Pour des thèmes de société tel que l'économie, l'aménagement de l'espace, la justice, politique en général, organisation sociale, les décisions basées sur débats démocratiques semblent être les seules légitimes, bien loin d'être idéal certes. (article en attente à ce sujet !)
  • On trouve ainsi des thèmes communs au confluent de l'éthique et du social : mariage, droit du vivant, dignité, etc.


Le principe de Laïcité résout le conflit d'autorité politique/religieux.

Les religions organisent de grandes populations de fidèles et une administration centrale assure un maintient de l'unité. Cela n'empêche pas es divergences majeures de déboucher sur des schismes, mais cette administration découle d'une des fonctions de la religion : relier des fidèles autour d'un culte/foi commun. Les tâches sont diverse (trancher sur les questions de foi, gérer les questions techniques, financières, etc.) Au final, c'est une hiérarchie religieuse qui se construit. On peut regretter que la majorité de ces hiérarchies existantes (Catholique notamment) soient plus monarchiques que démocratiques.

Le cas où une personne intégrée à une administration religieuse (évêque, prêtre, etc.) se voit élue pour une fonction politique, il se trouverait avec un double "ministère", un double respect pour l'autorité religieuse (pape, archevêque, etc.) et politique (président, parlement, etc.) et donc un conflit d'autorité. Pour cette raison les deux pyramides hiérarchiques ne doivent pas se recouvrir.... excepté à la base !


Interaction entre les religions et la société préservée par l'ambivalence citoyens/fidèles.

La base des deux pyramides est formée d'une population de citoyens et de fidèles. Ainsi la laïcité ne représente pas la séparation de la religion et du politique, mais simplement une séparation de leur hiérarchie, et une interaction maintenue uniquement par les bases.

Ceci permet de tenir compte que l'autorité légitime d'une religion est proportionnelle à sa population de fidèles, donc s'exprimera à travers eux dans leur fonction de citoyens.


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