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Rallonge
Ce film illustre bien un aspect du rêve, ce contraste entre anodin/crucial, entre le petit détail et la métamorphose du monde, la valeur capitale de petites choses hautement symbolique.

Dans un premier sens, c'est l'anodin qui induit le crucial: Dans la scène finale on se demande si la toupille va tomber ou pas, et ce détail aussi minuscule qu'indiscutable est capable de remettre en cause toute la réalité du monde. On retrouve un peu cet arbre qui cache la forêt dans les bons scénarios à la Philippe K Dick, où tout à coup le lapsus d'un des personnages dans une phrase anodine vers la fin du film va causer une petite contradiction, puis une cascade de déductions conduisant à une totale reconsidération de l'intrigue, et souvent déduire que la personne est en réalité le grand méchant de l'histoire ! (cf Minority report, Les experts)

Dans le processus inverse, des évènements de style titanesque et apocalyptique dans un rêve sont en contraste avec l'aspect insignifiant de la réalité. Ainsi dans le film, bien que les personnages aient traversé plusieurs univers en poupée russe, vécu des instants de crise extrême, exploré jusqu'au fond du subconscient et y avoir passé parfois jusqu'à un siècle, au réveil il ne s'agit au final que quelques heures de rêve ayant pour but de faire prendre une décision à un industriel ! L'enjeu parait dérisoire à coté de l'aventure vécue !

Allez, pour le plaisir on s'écoute le gros Zimmer qui commence comme un flottement intime et finit en cataclysme général ! L'omniprésence d'accords majeurs contraste avec la noirceur massive de l'orchestration, comme une lueur très colorée dans la nuit.